Neutralité – l’initiative Christoph Blocher est lancée. Sous l’étiquette Pro Suisse (ex-ASIN). Le stratège zurichois de l’UDC n’y apparaît pas physiquement. C’est le Soleurois Walter Wobmann qui prend le relais. Lui est le promoteur des initiatives victorieuses contre les minarets (2009) et la burqa (2021). Seules 25 initiatives, depuis 1891, sont acceptées. La double majorité Peuple-Cantons est particulièrement ardue à franchir. Wobmann gagneur ?
Attention ! Le contenu de la nouvelle initiative, lui, est « blochérien ». Neutralité perpétuelle et armée. Refus des alliances militaires. Refus de participer à des conflits entre Etats tiers. Refus de sanctions contre un Etat belligérant. Coopérations possibles en cas d’attaque directe. Maintien d’obligations envers l’ONU. Souci d’éviter le contournement de sanctions coercitives non militaires. Accent mis sur le rôle médiateur de la Suisse, sur la prévention et la solution des conflits. Délai pour les 100 000 signatures : 8 mai 2024.
La neutralité suisse naît en 1815 au Congrès de Vienne. Grande-Bretagne, Prusse, Autriche et Russie – vainqueurs de Napoléon – en sont les « parrains ». Son interprétation actuelle figure dans un rapport fédéral de 1993. Epoque Flavio Cotti. Une nouvelle version présentée par les Affaires étrangères d’Ignazio Cassis serait retravaillée. La guerre d’agression russe en Ukraine relance le débat. Le ralliement de la Suisse aux sanctions de l’Union européenne contre la Russie est discuté. Le refus de réexporter des munitions vers l’Ukraine aussi. L’initiative Blocher/Wobmann suit. Perdant ou gagnant – Vladimir Poutine ?
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