Noël 2022 – « Au nom de Dieu Tout-Puissant ! ». C’est le Préambule de la Constitution fédérale qui l’affirme. Et pourtant ! La politique suisse 2022 est prudente en matière de religion. Même l’élection de deux nouveaux Conseillers fédéraux est discrète sur leurs racines. Comme sur celles de leurs collègues plus anciens. Elisabeth Baume-Schneider, Albert Rösti et Guy Parmelin sont perçus comme protestants, Viola Amherd, Karin Keller-Sutter, Ignazio Cassis et Alain Berset comme catholiques. Mais rien – ou presque – n’en transpire. Cette discrétion se confirme au Parlement. Bizarre ?
Mieux ! Les Partis politiques suisses affichent de moins en moins leurs préférences confessionnelles – si elles existent encore. 2021 : le Parti démocrate-chrétien et le Parti bourgeois-démocratique fusionnent pour devenir Le Centre. D’autres refusent toute connotation depuis longtemps. UDC/SVP. Socialistes. Libéraux-Radicaux. Verts. Verts libéraux. Le Parti évangélique, lui, résiste. En revanche, l’Union démocratique fédérale, qui réunit d’autres courants protestants, s’en abstient.
Prudence justifiée ? L’histoire politique et religieuse de la Suisse est parsemée d’événements parfois très durs. Guerres de Kappel et Villmergen. Guerre du Sonderbund. Combat pour l’établissement des Juifs. Crise du Kulturkampf. Récemment, deux initiatives visent un certain Islam (minarets en 2009, voile intégral en 2021). Cela dit, de nombreux thèmes politiques, sociaux et moraux touchent directement les milieux religieux. Des étincelles peuvent en jaillir. Vrai : les échanges entre religion et politique n’ont jamais cessé.
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