Armement – forme olympique. Réexportation vers l’Ukraine – pile ou face.

Armement – l’industrie suisse affiche une forme olympique. Ses exportations signent en 40 ans un record historique. 955 millions de francs pour 2022. Dont: Qatar (pour la sécurité des stades de football), Danemark, Allemagne, Arabie saoudite, Etats-Unis. Mais aussi: véhicules blindés, munitions, armes de tous calibres, matériel de conduite de tir, composants d’avions de combat. L’industrie d’armement bat ce record dans des conditions restrictives. C’est vrai pour les régions en guerre. Dès l’annexion en 2014 de la Crimée par la Russie, la Suisse applique le droit de neutralité. Avec le déclenchement de l’invasion russe en Ukraine du 24 février 2022, cette rigueur est fermement maintenue. Foi de Loi sur le matériel de guerre.

Stupeur? Les partisans d’une libéralisation des réexportations de munitions vers l’Ukraine de Volodymyr Zelensky, eux, sont pour le moment en échec. Le Conseil des Etats y refuse une motion du Président des Libéraux-Radicaux Thierry Burkart. 23 à 18. C’est le Parlement lui-même, il est vrai, qui a durci la Loi. Ce bras de fer se poursuit au Conseil national. Une motion de Commission y exige le soutien du Conseil de Sécurité ou de l’Assemblée générale de l’ONU. A la majorité des deux tiers. Score en Commission: 14 à 11. Pile ou face? Par ailleurs, Viola Amherd, Ministre de la Défense, n’exclut pas de revendre à l’Allemagne des chars blindés Leopard.

Alors? L’industrie suisse d’armement éclate-t-elle de santé – même sans assouplissement de la Loi? En attendant, l’armée russe d’invasion de Vladimir Poutine n’est toujours pas boutée hors d’Ukraine. Qui saura?