Suisse « de gauche »? 2023. Le Conseil fédéral, la Banque nationale suisse et la Finma se mobilisent pour sauver Credit Suisse de la faillite et pour faciliter son intégration dans sa rivale UBS. Ils y mettent 209 milliards de francs de Liquidités et de Garanties. 15 ans plus tôt, en 2008, ils portent secours à une UBS alors en difficultés (la Finma s’appelle encore Commission fédérale des Banques). Entre-deux, ils mettent au point la stratégie « Too big to fail ». C’est-à-dire « Trop grandes pour faire faillite ». Sont d’abord visés des acteurs financiers. UBS et Credit Suisse. Mais aussi PostFinance, Raiffeisen, Banque cantonale de Zurich Leurs liens avec le reste de l’économie sont d’une telle densité qu’une faillite pourrait exercer des dommages en chaîne, « Effet domino ».
Or, la Suisse se présente comme une « économie de marché ». La libre entreprise donne le ton. Ni le Conseil fédéral, ni la BNS, ni la Finma, ne sont franchement « de gauche ». La stratégie « Too big to fail », d’ailleurs, se concentre jusqu’à présent sur de grands acteurs bancaires. D’autres – chimie, pharmacie, machines, horlogerie, alimentation, etc – n’y figurent pas vraiment. Ni les petites et moyennes entreprises. Le cas des entreprises proches des pouvoirs publics – La Poste, CFF, Transports pubics, Energie, etc – s’en rapprocherait davantage.
Alors » ? Suisse – économie mixte? Avec UBS, Credit Suisse et les autres, la stratégie « Too big to fail » fait-elle un pas de plus? ? Ce tournant fascine.