Suisse – Etats-Unis – la brouille? Scott Miller, ambassadeur de Joe Biden à Berne, parle haut. Il dénonce les complaisances de la Suisse à l’égard des dictatures (NZZ). La Russie de Vladimir Poutine et l’Iran des mollhas sont visés. Selon lui, la Suisse appliquerait mollement les sanctions internationales. Elle saboterait les efforts de l’OTAN. Scott Miller cite en toutes lettres les noms de hauts fonctionnaires compromis. D’autres diplomates de haut rang feraient de même. Le Conseil fédéral et ses grands commis hésiteraient à répondre du tac au tac.
« Républiques Soeurs », la Suisse et les Etats-Unis? Ce n’est pas toujours vrai. L’Amérique de Franklin Roosevelt et Harry Truman, pendant et après la Guerre 1939-1945, fut l’une des plus critiques. Complaisances à l’égard de l’Allemagne nazie. Refoulements de réfugiés. Fonds juifs. Accord de Washington 1946. La polémique repart sous Bill Clinton dans les années 1990. Rapport Bergier 2002. Les Etats-Unis comptent parmi les dénonciateurs acharnés du secret bancaire helvétique. Avec succès? Mais, dès 1948, la Suisse participe au Plan Marshall de Reconstruction de l’Europe. Dès 1996, elle adhère au Partenariat pour la Paix de l’OTAN. Amis quand même?
Paradoxe? Les jeunes Etats-Unis de 1787 sont un modèle pour les « pères » de la Suisse moderne de 1848. Démocratie. Fédéralisme. Conseil national et Conseil des Etats. Pour beaucoup d’Helvètes, les Etats-Unis de 2023 sont toujours une référence. Plus que la Russie, la Chine, l’Iran et tant d’autres. Et Scott Miller le sait.