7 décembre 2022. Le Parlement suisse élit la socialiste Elisabeth Baume-Schneider au Conseil fédéral. Au 3e tour. Première Jurassienne. Il la préfère à la Bâloise Eva Herzog et au Zurichois Daniel Jositsch. Stupeur. Pour la première fois depuis les années 1917-1920, le Gouvernement compte une majorité latine. Parmi ses sympathisants, la socialiste EBS – elle-même fille de paysans – compte de nombreux agriculteurs du Parlement. Dont bon nombre d’élus UDC. Son élection suit celle de l’UDC bernois Albert Rösti – lui aussi proche du monde rural. Le triomphe de la campagne est total.
Six mois plus tard – presque tout est chamboulé. La socialiste Elisabeth Baume-Schneider, devenue cheffe de Justice et Police, est désormais la cible préférée de l’UDC de Marco Chiesa. Car c’est elle qui pilote plusieurs dossiers chers à l’UDC. Voyez l’immigration. A Küssnacht (SZ), l’UDC met la dernière main à sa nouvelle initiative pour la freiner. Dès que la Suisse dépassera les 9,5 millions d’habitants, de nouvelles mesures restrictives seront prises. Le but est d’empêcher une Suisse à 10 millions. La dénonciation de la Libre-Circulation des personnes avec l’Union européenne et du Pacte « Migrations » de l’ONU est au programme.
Prenez l’asile. Le Conseil des Etats refuse une solution à conteneurs. L’UDC de Chiesa accuse EBS d’inaction. Protection civile et sites militaires à l’étude. Visez l’Islam. L’UDC – après les minarets et la burka – s’en prend à l’Islam dans l’armée. Or, 2023 est année électorale. 22 octobre, le Parlement. 13 décembre, le Conseil fédéral. Sur tous ces thèmes, l’UDC – premier parti de Suisse – espère gagner. EBS sait ce qui l’attend.