Rudolf Hafner. C’est la figure-clé de l’affaire des « caisses noires » du Canton de Berne (« Bund »). Années 1984. La scission Berne-Jura est chose faite depuis 1979. L’affaire des « caisses noires » lui donne une suite inattendue. Le Soleurois Rudolf Hafner, qui travaille pour l’administration cantonale bernoise, révèle l’existence de ces « caisses noires ». Elles devaient notamment financer l’organisation Force démocratique, soutenir le maintien du Laufonnais dans le Canton. La carrière de deux Conseillers d’Etat bernois, PLR Hans Krähenbühl et UDC Werner Martignoni, s’en trouve abrégée. La « Liste libre » de Leni Robert et Benjamin Hofstetter, proche des Verts, décolle. Rudolf Hafner a aujourd’hui 71 ans.
Mieux! Le destin du Laufonnais de langue allemande est modifié. En 1983, il choisit d’abord de rester bernois. Vote annulé par le Tribunal fédéral. En 1989, le Laufonnais bifurque sur Bâle-Campagne. Son transfert de 1993 facilite celui de Vellerat vers le Jura en 1996. Nouvelles péripéties. 1994-2017. Mise en place de l’Assemblée interjurassienne. 2013. Echec de la création d’un nouveau Canton formé du Canton du Jura (qui dit oui) et du Jura bernois (qui dit non). 2021. Moutier confirme son voeu de rejoindre le Canton du Jura. Concordat. Objectif 2026.
Cette recomposition territoriale des Cantons est unique dans la Suisse moderne de 1848. Ses racines plongent dans le Congrès de Vienne de 1815. Elle touche finalement, non deux, mais trois Cantons. Berne. Jura. Bâle-Campagne. D’autres tentatives échoueront. Comme la fusion Vaud-Genève de 2002. Ou la réunification de Bâle-Ville et Bâle-Campagne de 1969 ou 2014. C’est dire.