Puissante – l’alliance du Conseil fédéral, de la Banque nationale suisse et de la Finma? Son intervention dans la crise de Credit Suisse et lors de son rachat « guidé » par UBS fait impression. Elle témoigne de la force de l’Etat suisse en cas d’urgence. Acteurs majeurs : PLR Karin Keller-Sutter pour le Conseil fédéral, Thomas Jordan pour la BNS, Marlene Amstad pour la Finma. Sergio Ermotti, patron d’UBS, en est un autre. UBS et Credit Suisse, il est vrai, font partie des établissements financiers « trop grands pour faire faillite ». Tout comme PostFinance, Raiffeisen, Banque cantonale de Zurich. Ce sont, de fait, des protégés de l’Etat. En 2008, cette même alliance – quand la Finma était encore la Commission fédérale des banques – avait sauvé une UBS en mauvaise posture.
Cette alliance serait-elle plus fragile qu’on ne l’imagine? La Finma traverse une période délicate. La présidence de Marlene Amstad – en fonction depuis 2021 – ne serait pas incontestée. Le directeur Urban Anghern et d’autres cadres sont en partance. Certains reprochent à cette Finma de n’être pas intervenue assez tôt dans la crise de Credit Suisse. Des griefs voisins sont adressés à l’ancien Conseiller fédéral UDC Ueli Maurer. D’autres jugent nécessaire un renforcement des pouvoirs de la Finma. Le travail de la Commission d’enquête parlementaire Isabelle Chassot en dira plus.
Le cas de la BNS est différent. Là, c’est le remplacement de la Genevoise Andréa Maechler – partie à la Banque des règlements internationaux de Bâle – qui prendra du temps. Le Vaudois Antoine Martin, venu de l’Américaine Fed, lui succède. Rejoint Thomas Jordan et Martin Schlegel. Trio en place.