Noël 2023. Indifférente à la religion, la Suisse d’aujourd’hui? Le conflit Israël-Palestine prouve-t-il le contraire? Le Parlement coupe dans la contribution à l’UNRWA – jugée trop proche d’un Hamas islamiste (10 millions de francs au lieu de 20). L’UNRWA, c’est l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens. Le Suisse Philippe Lazzarini la dirige. Islamophobie et antisémitisme seraient à la hausse. En 2009 et 2021, Peuple et Cantons – contre l’avis du Conseil fédéral et du Parlement – acceptent des initiatives contre les minarets et le voile intégral. Islam « dur » visé. Dès 2019, ce Conseil fédéral accorde des crédits pour la protection de minorités menacées. Juifs et musulmans inclus.
Voyez les élections 2023. Le thème « religion » remonte rarement à la surface. Le Parlement y élit le Conseil fédéral pour 4 ans. Eh bien, l’appartenance confessionnelle des 7 Sages intéresse peu. Ni pour la Présidente 2024 Viola Amherd. Ni pour sa Vice-Présidente Karin Keller-Sutter. Ni pour le nouveau Beat Jans. Pas plus que pour leurs collègues Guy Parmelin, Ignazio Cassis, Albert Rösti ou Elisabeth Baume-Schneider. Voire pour les 246 élus du nouveau Parlement. Etonnant?
Et pourtant! Le préambule de la Constitution fédérale affirme toujours: « Au nom de Dieu Tout-Puissant ». Version 1999. Le Conseil oecuménique des Eglises s’installe à Genève. 1948. Le premier Congrès sioniste mondial de Theodor Herzl choisit Bâle. 1897. Prenez le passé religieux de la Suisse. Guerres de Kappel et Villmergen. « Sonderbund » et « Kulturkampf ». Mais aussi établissement des juifs (1866). Abolition des « articles d’exception » anti-pape (1973/2001). Un passé enfoui?