Dure, la collégialité au Conseil fédéral? Le 3 mars, la PSS Elisabeth Baume-Schneider doit combattre l’initiative pour la 13e rente AVS que son parti soutient. Sa mission sera moins compliquée face à l’initiative des Jeunes PLR pour une retraite à 66 ans, puis liée à l’espérance de vie. Plus tard, peut-être en 2026, l’UDC Albert Rösti devra combattre l’initiative pour une réduction de 335 à 200 francs de la Redevance radio-télévision qu’il a lui-même signé. Le 18 juin 2023 déjà, il s’était montré loyal en défendant la loi « climat » que lui et les siens avaient attaqué en référendum.
Cette collégialité est-elle plus dure à vivre pour les Sages des « pôles » PSS et UDC? Est-elle plus facile pour ceux du PLR et du Centre au milieu? Les séances du Collège à 7 étant secrètes, on suppose. Mais voyez les majorités au Parlement. Elles se nouent plus souvent autour du Centre ou du PLR qu’autour du PSS ou de l’UDC. Il serait surprenant qu’il en aille autrement au Gouvernement. Donc, entre – de droite à gauche – 2 UDC (Guy Parmelin, Albert Rösti), 2 PLR (Karin Keller-Sutter, Ignazio Cassis), 1 Centriste (Viola Amherd) et 2 PSS (Elisabeth Baume-Schneider, Beat Jans). Non?
Malgré cela, le PSS et l’UDC tiennent tout autant à leurs sièges au Conseil fédéral que le PLR et le Centre. C’est une constante depuis les débuts de la « Concordance ». Soit le passage d’une équipe purement PLR vers une équipe rassemblant proportionnellement les 4 grands partis. Les Verts historiques et les Verts libéraux, qui souhaitent y entrer, ne parlent pas autrement. Aucune autre démocratie ne pousse probablement aussi loin cette logique – très singulière.