6 – 9 juin. Droites dures au Parlement européen. L’UDC de Blocher et la Suisse.

6 – 9 juin 2024. Election du Parlement européen. Annonce-t-elle le triomphe des droites dures? Dans la plupart des 27 pays de l’Union européenne, ces droites dures sont à la hausse. En Italie, les « Frères d’Italie » de Giorgia Meloni (au pouvoir). En France, le Rassemblement national de Marine Le Pen. En Allemagne, l’Alternative pour l’Allemagne (AFD) d’Alice Weidel et Tino Chrupalla. Pour ne citer que trois grands pays fondateurs de l’Europe intégrée. Un peu partout, les forces plus modérées de centre-droit ou de centre-gauche – longtemps dominantes – seraient sur la défensive.

La Suisse 2024 doit-elle s’en inquiéter? Avec la montée en puissance de l’UDC rénovée de Christoph Blocher, ne fait-elle pas face à un défi du même genre? Attention! L’UDC blochérienne présente ses propres caractéristiques. Elle ne se confond ni avec les « Frères d’Italie », ni avec le Rassemblement national, ni avec l’AFD. Mais elle attire en partie le même type de public. En grandissant, cette UDC blochérienne phagocytera plusieurs acteurs plus ou moins anti-étrangers (Action nationale, Parti républicain, Vigilance, Parti des automobilistes, etc). Coïncidences?

Mieux! Cette Suisse 2024 tente même d’intégrer cette UDC « blochérisée ». Avec, parfois, des accidents. 2003-2007. Le Parlement élit Christoph Blocher au Conseil fédéral, puis l’évince. 2008-2022. L’intégration du très blochérien Ueli Maurer se passe mieux. Avec des étincelles. 2015. Guy Parmelin élu. 2022. Albert Rösti élu. Tous deux, sans contester la ligne blochérienne de l’UDC, sont des adeptes résolus de la collégialité. De l’intégration. Pari.