La colère paysanne et la Suisse. Une influence enracinée, hors du commun.

Oui, en Suisse aussi, il y a de la colère paysanne (rtsinfo). Défilé d’agriculteurs et de tracteurs à Genève. Manifestations plus espacées dans les régions de Bâle, Argovie, Soleure, Tessin. Dépôt de pétition. Prix équitables exigés. Coûts de production à contenir. Paiements directs et lourdeurs bureaucratiques. Cela dit, cette colère des paysans suisses est loin d’avoir atteint la véhémence, voire la violence, observée dans plusieurs pays d’Europe. Comment cela?

Les paysans suisses défendent-ils mieux leurs intérêts que d’autres ailleurs? L’Union suisse des paysans, lancée en 1897, en est un acteur majeur. La création en 1917-1918 du PAI-PAB, ancêtre de l’UDC, suit. Rudolf Minger en est le charismatique fondateur. En 1929, lui et son parti entrent au Conseil fédéral. Friedrich Traugott Wahlen en est une autre figure-clé. Ame du « Plan Wahlen » pendant la 2e Guerre mondiale. Conseiller fédéral 1958-1965.

En 2024, cette influence reste perceptible. Au Parlement, 10% des élus seraient proches de l’agriculture (pour 2,5% des emplois). Au Conseil fédéral, 4 des 7 Sages ont des liens avec la terre. UDC Guy Parmelin et Albert Rösti. PSS Elisabeth Baume-Schneider et Beat Jans. Le Collège n’y serait pas insensible. Les votes populaires tournent souvent à l’avantage des paysans. L’Union suisse des paysans, sous Markus Ritter et Martin Rufer, est toujours une force qui compte. Qui dit mieux?