Viola Amherd et Ursula von der Leyen. Les sourires des Présidentes de la Suisse et de la Commission européenne sont-ils trompeurs? Toutes deux lancent officiellement les nouvelles négociations Suisse-Europe. Toutes deux se connaissent. Germanophones. Actuelle et ancienne ministres de la Défense. Politiquement proches. La Suissesse Viola Amherd – Centriste (ex-PDC). L’Allemande Ursula von der Leyen – Chrétienne-Démocrate (CDU). Qui dit mieux?
Excès d’optimisme? Ecoutez le Commissaire européen Maros Sefcovic (interview NZZ). Côté Union européenne, c’est l’homme fort des négociations. Son ton est généralement affable. Puis, abruptement, il exclut l’intégration du thème de l’immigration dans ces négociations. Or, le Conseil fédéral y tient. L’immigration est inséparable de la libre-circulation des personnes. Bon nombre d’immigrés, en Suisse, viennent de l’Union européenne. Certes, tous les dirigeants de l’Union n’usent pas du ton de Maros Sefcovic. Mais il y en a. Tout dialogue sur un pied d’égalité devient plus difficile.
Attention! La Suisse, elle aussi, sait être dure dans les négociations. Deux impérieuses pressions – s’exercent sur le Conseil fédéral. Pression de l’UDC de Christoph Blocher – qui rejette par avance tout accord. Pression de l’Union syndicale suisse de Pierre-Yves Maillard – qui refuse plusieurs points sensibles du mandat suisse de négociation. Protection des salaires. Règlement des notes de frais. Libération de l’électricité, du trafic international de chemin de fer. L’USS menacerait de boycotter des réunions de concertation en Suisse même (NZZ). On est averti.