Armée forte. Interdiction des armes nucléaires. Coups de frein. Effets Poutine.

Armée suisse renforcée – est-ce sérieux? A première vue, la guerre russe de Vladimir Poutine en Ukraine est l’occasion rêvée pour les partisans de la Défense. Des gens de l’UDC et du PLR, eux d’abord, se mobilisent. L’idée est de porter la part de l’armée à 1% du PIB d’ici à 2030. Mais les finances fédérales sont fragilisées. Crise Covid. 13e rente AVS. Exigences multiples. Du coup, des voix s’élèvent pour ralentir la croissance du budget de l’armée. Certaines viennent du camp « bourgeois » et du Conseil fédéral soi-même. Du coup, l’objectif de 1% du PIB est repoussé à 2035.

La controverse liée au Traité d’interdiction des armes nucléaires de 2017 est un autre signe. Des diplomates suisses contribuent à sa création. Les Chambres fédérales plaident pour l’adhésion. Mais le Conseil fédéral freine. Pour lui, la guerre russe de Poutine confirme sa prudence. Car ce même Poutine brandit la menace nucléaire pour dissuader quiconque voudrait l’empêcher d’envahir l’Ukraine.

Vrai: cette menace de Poutine est celle d’une 3e guerre mondiale. Elle défie l’OTAN et les Etats-Unis de Joe Biden. Or, eux seuls peuvent tenir tête à Poutine. Et la Suisse en profite. Depuis 1996, elle adhère au Partenariat pour la Paix de l’OTAN. Elle souhaite resserrer ce lien. L’OTAN la protège. Ce n’est donc pas le moment d’inciter les trois pays de l’OTAN dotés de l’arme nucléaire – Etats-Unis, Grande-Bretagne, France – à y renoncer. Rappel. Aucune puissance dotée de l’arme nucléaire n’adhère au Traité d’interdiction de 2017. Le Traité de non-prolifération de 1968 résiste mieux. Quoique.