Sanctions contre la Russie – quelle application? La Suisse refuse de s’associer au groupe « Repo » réuni autour du G7. Y figurent les Etats-Unis, le Canada, la Grande-Bretagne, la France, l’Allemagne, l’Italie et le Japon. Plus l’Australie et la Commission européenne. Les Verts proposent d’y participer. Le Conseil national, mercredi, dit non. Par 101 à 80 (NZZ, Tamedia). Contre l’avis de sa Commission. Le Conseil fédéral, par Beat Jans, est opposé lui aussi. Neutralité invoquée. Mise en danger des « bons offices » de la Suisse. Entre l’Iran et les Etats-Unis par exemple. Relations rendues plus difficiles, aussi, avec le monde arabe, l’Amérique latine ou la Chine. Alors?
Etrange – ce refus? Car c’est bien la Suisse qui se rallie à la plupart des sanctions de l’Union européenne contre la Russie de Vladimir Poutine. Son application, d’ailleurs, se révèle plus décevante que prévu. Pour la Suisse, les avoirs gelés d’oligarques russes liés au Kremlin se chifferaient à 8 milliards de francs. Or, les montants réels seraient bien plus importants. D’autre part, la saisie de pareils avoirs se heurte souvent à des obstacles juridiques. D’autres pays occidentaux, dont ceux du G7 et du groupe « Rapo », font face à des difficultés du même type.
Ces péripéties ne sont pas forcément favorables à la réussite de la Conférence pour la paix en Ukraine des 15 et 16 juin au Bürgenstock. La Suisse de Viola Amherd et Ignazio Cassis organise. Certes, on compte toujours sur l’Américain Joe Biden. Mais la Russie de Poutine, pays agresseur de l’Ukraine, n’en veut pas. La Chine de Xi Jinping serait en retrait. A suivre.