6 juin. Le Débarquement de Normandie a 80 ans. Les soldats y sont surtout américains, britanniques, canadiens. La libération de l’Europe du nazisme se précise. 6-9 juin. L’Union européenne des 27 élit son Parlement. Des partis anti-européens, complaisants à l’égard de la Russie de Vladimir Poutine et d’autres autocraties, y sont à l’offensive. 5 novembre. Les Etats-Unis – première puissance mondiale – élisent Président et Congrès. Réélection de Joe Biden ou retour de Donald Trump. OTAN en danger. Guerres Russie-Ukraine et Hamas-Israël – risques incalculables.
Ce triple enjeu est décisif pour la neutralité suisse. Depuis le Congrès de Vienne, elle n’est pas toujours équidistante entre les puissances. En 1815, elle est favorable aux vainqueurs de Napoléon. Grande-Bretagne, Prusse, Autriche, Russie. 1914-1918. Le Général Ulrich Wille et le Conseiller fédéral Arthur Hoffmann y sont pro-allemands. 1917. Hoffmann sort. Gustave Ador – proche des Alliés – vient. 1940-1944. La Suisse est entourée par les puissances de l’Axe. Tensions avec les Alliés. 1946. Accord de Washington. 1948. Suisse au Plan Marshall. 1996. Partenariat pour la Paix de l’OTAN. 2022-2024. Sanctions européennes contre la Russie – sans exportations d’armes vers l’Ukraine.
Au fond, la neutralité suisse 2024 se situe dans le sillage du Débarquement allié de Normandie du 6 juin 1944. Elle penche à l’Ouest. Cela dit, les élections européennes des 6-9 juin, plus encore les élections américaines du 5 novembre, sont peut-être de nature à en redessiner les contours. La neutralité suisse est rarement figée.