Gaza-Israël. Karim Khan, la Cour et les grosses pointures. Test pour la Suisse.

Karim Khan. Le Procureur général de la Cour pénale internationale de La Haye demande des mandats d’arrêt contre l’Israélien Benjamin Netanyahou, son Ministre de la Défense et trois Chefs du Hamas. Or, la Cour compte 123 pays adhérents (Wikipédia). Il lui manque de grosses pointures. Certaines ont signé, mais pas ratifié. Dont Etats-Unis, Israël, Russie, Ukraine. D’autres n’ont ni signé, ni ratifié. Dont Chine, Inde, Pakistan, Corée du Nord, Singapour, Vietnam. Le Britannique Karim Khan a déjà dans son viseur des calibres tels que les Talibans d’Afghanistan. Ou le Russe Vladimir Poutine. C’est dire.

Cette Cour est fondée en 1998. Statut de Rome. Entrée en vigueur 2002. Ses compétences touchent les crimes les plus graves. Génocides. Crimes contre l’humanité. Crimes d’agression. Crimes de guerre. La Cour succède aux Tribunaux internationaux de Nuremberg (1945-1946) et Tokyo (1946-1948), à ceux de l’ex-Yougoslavie (1993) et du Rwanda (1994). La Cour, toutefois, ne se veut pas rétroactive. Elle s’attaque donc aux crimes commis à partir de 2002.

La Suisse adhère à la Cour dès sa fondation. Signature 1998. Ratification 2001. Le traitement des crimes du conflit Gaza-Israël – ou Israël-Palestine – s’annonce délicat. Certains s’insurgent contre l’apparente mise sur le même pied du Hamas et d’Israël. C’est le cas des Etats-Unis de Joe Biden, amis d’Israël (en dépit de désaccords sur Gaza). D’autres, y compris dans le monde occidental, ne la refusent pas. La Suisse neutre, cofondatrice de la Cour, affronte là le test le plus sensible.