Question. L’UDC est-elle en Suisse le parti de la Russie de Vladimir Poutine? La bousculade du 12 juin au Palais fédéral renforce la thèse. Visite du Président du Parlement d’Ukraine Ruslan Stefanchuk. Deux élus UDC refusent de se conformer aux prescriptions de sécurité de la Police fédérale. Le Zougois Thomas Aeschi – chef du groupe parlementaire UDC. Et le Valaisan Michael Gerber. Empoignade entre Aeschi et des policiers fédéraux. Du jamais vu. L’incident crépite à la veille de la Conférence pour la paix en Ukraine organisée par la Suisse au Bürgenstock. La Russie de Poutine, agresseur de l’Ukraine et non invitée, en conteste la légitimité. On annonce aussi l’intensification de cyberattaques – sans doute d’origine russe – contre la Conférence et la Suisse.
Cette thèse d’un lien entre l’UDC de Thomas Aeschi et la Russie de Vladimir Poutine se fonde aussi sur d’autres indices. L’UDC est le seul grand parti à s’opposer au ralliement de la Suisse aux sanctions de l’Union européenne contre la Russie. Dans la foulée, elle lance – sous l’inspiration du stratège Christoph Blocher – son initiative pour une neutralité intégrale. Sans sanctions contre le pays agresseur. Sans distinction entre agresseur et agressé. Pour beaucoup, une initiative pro-Poutine. Au Parlement, des élus UDC – mais pas seulement – veulent réduire le Statut S appliqué aux réfugiés ukrainiens. Cela dit, la Suisse refuse aussi d’exporter armes et munitions vers l’Ukraine de Volodymyr Zelensky. Or, sur le terrain, l’agresseur russe avance. Avantage Poutine? Débat.