Canton du Jura 23 juin. Une longue attente. Petitpierre, Furgler et les autres.

Laborieuse – la création du Canton du Jura? Le pouvoir fédéral attend-il trop? 1815. Le Congrès de Vienne parraine l’entrée de Valais, Neuchâtel et Genève comme nouveaux Cantons suisses. Dans la foulée, il attribue l’Ancien-Evêché de Bâle au Canton de Berne. Traitement inégal. L’intégration se passe moins bien avec le Nord catholique qu’avec le Sud protestant. La guerre du « Sonderbund » en 1847, la création de l’Etat fédéral en 1848 et la crise du « Kulturkampf » des années 1870 agissent comme des circonstances aggravantes.

1947. Bref, lors de l’éclatement de l’affaire Berne-Jura, le terrain est prêt. Le Grand Conseil bernois refuse au francophone Georges Moeckli l’influent Département des Travaux publics. Manifestations. Attentats. Réactions internationales. Le Rassemblement jurassien, sous Roland Béguelin et Roger Schaffter, est un fer de lance. 1968. Le Conseil fédéral, après avoir hésité, nomme la Commission formée – dans sa première composition – de Max Petitpirerre, Pierre Graber, Friedrich Traugott Wahlen et Raymond Broger. Moment décisif. 1971. L’élection de Kurt Furgler au Conseil fédéral en est un autre. 1974-1975. Plébiscites. 1978. Vote fédéral. 1979. Entrée en souveraineté.

Trop lent? Cela dit, le résultat global est plutôt efficace. Ailleurs, des Québécois souhaitent quitter le Canada. Des Flamands souhaitent quitter la Belgique. Des Ecossais souhaitent quitter la Grande-Bretagne. Des Catalans souhaitent quitter l’Espagne. Ici? En 2024, aucune région ne fait mine de quitter la Suisse. Max Petitpierre, Kurt Furgler et les autres y ont peut-être leur part.