Politique et religions. 6 Conseillers fédéraux sur 7. Une force qui dure.

« La plus grande Eglise de Suisse? Le Palais fédéral ». Telle est la révélation d’une enquête d’Adrian Vatter et de son équipe (Tamedia). Le déclin du sentiment religieux ne s’y confirme guère. Prenez les 7 Sages du Conseil fédéral. Seul Beat Jans se dit « sans-religion » (PSS Bâle). Les 6 autres s’affichent religieux. Dont 3 catholiques. Viola Amherd (Centre Valais). Karin Keller-Sutter (PLR Saint-Gall). Ignazio Cassis (PLR Tessin). Et 3 protestants – évangéliques réformés. Elisabeth Baume-Schneider (PSS Jura). Guy Parmelin (UDC Vaud). Albert Rösti (UDC Berne). On est loin des nouveaux équilibres dans la population. Sans-religion 33,5%. Catholiques 32,1%. Réformés 20,5%. Autres 13,9%. Surprise?

Au Parlement fédéral? Là aussi, le déclin du sentiment religieux y est moindre. Au Conseil des Etats surtout. Sans-religion 14%. Catholiques 55,8%. Réformés 20,9%. Autres 9,3%. Mais aussi au Conseil national. Sans-religion 24,9%. Catholiques 36,5%. Réformés 34,4%. Autres 4,2%. On remarque deux musulmans. Mauro Poggia (MCG, Genève), Islam Alijaj (PSS, Zurich). Et deux juifs. Daniel Jositsch (PSS, Zurich), Samuel Bendahan (PSS, Vaud). Timide?

Et pourtant! Les thèmes « religions » se font rares en Berne fédérale. Les initiatives « Minarets » (2009) et « Voile intégral » (2021) – sur l’Islam – en font partie. Articles anti-catholiques abolis (1973, 2001). Droit d’établissement des juifs acquis (dès 1866). Des convictions religieuses peuvent resurgir pour certains thèmes « de société » (avortement, fécondation, etc). En même temps, voyez la Croix fédérale, l’Hymne national, le Préambule de la Constitution. Une force qui dure.