Le Parlement fédéral suisse « de milice » n’existe plus. Andrea Pilotti – de l’Université de Lausanne – en apporte la confirmation (rtsinfo). 40,7% des 246 élus gagnent principalement leur vie grâce à la politique. Dont 30,1 % de parlementaires fédéraux de profession. 0,4% de journalistes. 6,5% de cadres d’associations patronales, syndicales et autres. Ce changement date de la moitié des années 1990. Il se renforce dans les années 2000. L’augmentation de la rémunération des élus – bien que prudente en comparaison internationale – y contribue. Les indépendants y sont aussi surreprésentés par rapport aux salariés. Les doubles mandats politiques – Parlement fédéral, Exécutifs cantonaux ou communaux – seraient à la baisse (0,4%, 3,3%). Double charge plus lourde. Interdiction dans certains Cantons.
Bref, le Parlement fédéral des 246 n’est pas forcément une « photographie » du Peuple qui l’élit. Ni des nombreux votes populaires qui rythment la vie politique suisse. Initiatives populaires. Référendums facultatifs. Référendums obligatoires. Il arrive d’ailleurs que ces votes populaires désavouent des décisions parlementaires sur de mêmes objets. 13e rente AVS acceptée le 3 mars. Réforme de la prévoyance professionnelle refusée le 22 septembre. Rien que pour 2024. Le correctif, il est là.