Le Prix Nobel de la Paix 2024 s’attaque aux armes nucléaires. Il couronne l’organisation japonaise Nihon Hidankyo (rtsinfo). Elle est lancée en 1956 par des survivants des bombardements nucléaires d’Hiroshima et Nagasaki par les Etats-Unis. 1945. Fin de la 2e Guerre Mondiale. Ce sont là, à ce jour, les seuls bombardements nucléaires en temps de guerre. Dévastateurs. Comité Nobel norvégien. 11 millions de Couronnes suédoises. Attribution à Oslo le 10 décembre.
Ce Prix Nobel de la Paix 2024 tombe dans une période dangereuse. Certain détenteurs de l’arme nucléaire se font menaçants. Le Russe Vladimir Poutine dans sa guerre d’agression en Ukraine. La Corée du Nord de Kim Jong-Un dans sa confrontation avec la Corée du Sud et les Etats-Unis. Israël (puissance nucléaire officieuse) et l’Iran (peut-être puissance nucléaire en devenir) se menacent mutuellement. Aucune des puissances nucléaires déclarées ne fait mine de se débarrasser de son arsenal. Outre les Etats-Unis, la Russie et la Corée du Nord, on y trouve la Grande-Bretagne, la France, la Chine, l’Inde, le Pakistan. Trois d’entre elles – Etats-Unis, Grande Bretagne, France – font partie de l’OTAN. Aucune ne fait mine, non plus, d’adhérer au Traité d’interdiction des armes nucléaires de 2017.
Oui, période dangereuse. La Suisse de Viola Amherd et Ignazio Cassis n’y échappe pas. Si elle adhère au Traité de non-prolifération de 1968, elle hésite à faire de même avec le Traité d’interdiction de 2017. Le Parlement y pousse, le Conseil fédéral non. Lui souhaite resserrer le lien Suisse-OTAN. OTAN nucléaire donc. Bref, le Comité Nobel norvégien et les Japonais de Nihon Hidankyo ont du souffle.