Suisse – Union européenne. Y a-t-il une majorité, en Suisse, pour un accord « ambitieux »? Oui, si cet accord reste bilatéral, sectoriel et limité? Plus d’une centaine de tels accords Suisse-UE existent. Certains sont « ambitieux ». Libre-échange en 1972. Libre-circulation des personnes en 2000. Schengen-Dublin sur les frontières et l’asile en 2005. Par exemple. A chaque fois, on trouve des majorités. Au Conseil fédéral, au Parlement, en vote populaire. En Suisse, beaucoup les préfèrent. Et le font savoir.
Dans l’Union européenne? C’est différent. On y exige davantage de la Suisse. On souhaite la faire « payer » son accès au grand marché de l’Union. Quitte à la traiter comme une candidate potentielle à l’adhésion. Pouvoir décisif de la Cour de Justice de l’UE. « Reprise dynamique » du droit de l’Union. Refus d’une clause de sauvegarde sur l’immigration. Droit de regard sur la protection des salaires. On en passe.
C’est pour cela que le nouveau projet d’accord Suisse-UE – avant même d’être finalisé – est menacé. Déjà. En Suisse, au Conseil fédéral, au Parlement ou devant le Peuple. Voire dans l’UE. Les relations Suisse-UE sont riches en avertissements. En 1962, échec de l’associati9n plaidée à Bruxelles par les Conseillers fédéraux Wahlen et Schaffner. En 1992, refus en Suisse de l’Espace économique européen (Non 50,3%, 16 Cantons contre sur 23). En 2001, rejet massif de l’initiative « Oui à l’Europe » pour l’adhésion (Non 76,8%, Cantons unanimes). En 2016, retrait de la demande d’adhésion de 1992.. En 2021, abandon unilatéral par le Conseil fédéral d’un accord-cadre. Mais qui sait?