Thomas Aeschi (Zoug), plutôt que Heinz Brand (Grisons). Guy Parmelin (Vaud). Norman Gobbi (Tessin-Lega). Pas de femme. Tel est le ticket trilingue du groupe UDC pour son 2e Conseiller fédéral. Le Parlement, le 9 décembre, peut en choisir un autre. L’élu aura-t-il l’envergure de la partante PBD Eveline Widmer-Schlumpf ? Pari.
Car les rapports de forces comptent autant que les talents. Voyez Eveline Widmer-Schlumpf. Cette influente figure du Conseil fédéral 2007-2015 vient et part sur des rapports de forces chahutés. En 2007, elle vient – contre l’UDC Christoph Blocher – grâce au « centre-gauche » uni. PDC et socialistes, Verts des deux familles, dissidents libéraux-radicaux et UDC (futur PBD). En 2015, elle part sur un succès des « droites » UDC et libérale-radicale. Ses talents, eux, sont peu contestés. Prenez les évictions de 1854 (Ochsenbein par Stämpfli) et 1872 (Challet-Venel par Borel). On est là entre radicaux. Mais celles de 2003 (la PDC Ruth Metzler par l’UDC Blocher) et 2007 (Blocher par Widmer-Schlumpf) traduisent bien des forces bousculées. Brutal.
Ailleurs, des bévues poussent des Sages vers la sortie. Hoffmann en 1917 (mêlé à un accord Allemagne-Russie). Pilet-Golaz en 1944 (trop bon avec l’Allemagne nazie). Chaudet en 1966 (trop chers avions « Mirage »). Elisabeth Kopp en 1989 (les « affaires » du mari). On reste entre libéraux-radicaux. Mais, avec l’arrivée d’autres partis à l’Exécutif, on retrouve des forces changeantes (PDC Zemp en 1891, PDC Musy en 1919, UDC Minger en 1929, socialiste Nobs en 1943, socialistes Spühler et Tschudi en 1959). La transition peut même y être calme. Pas loin, la succession Eveline Widmer-Schlumpf ? Sûr ?