Guy Parmelin ! 116e Conseiller fédéral depuis 1848 ! 15e Vaudois ! 1er Sage UDC romand ! Le Parlement, en l’élisant au côté de Didier Burkhalter (9e Neuchâtelois) et Alain Berset (4e Fribourgeois), joue l’audace. 3 Romands sur 7, c’est rare. Il faut remonter à 1959-1961 (Petitpierre, Chaudet, Bourgknecht) ou 1999-2006 (Dreifuss, Couchepin, Deiss, Calmy-Rey). Et puis, Parmelin serait plus indépendant que d’autres du chef UDC Christoph Blocher. Du coup, son élection marquerait un succès du « centre-gauche ». Avec elle, le « virage à droite » s’adoucirait. Enfin, le nouveau Chancelier, le PDC Walter Thurnherr, est à découvrir. Qui dit mieux ?
Il y a du moins bon. De vastes régions de Suisse seront absentes du Conseil fédéral. La Suisse italienne (depuis 1999). Mais aussi le Centre, l’Est, les Romanches. Thomas Aeschi (Zoug) et Norman Gobbi (Tessin) sont écartés. Tous les Sages se concentrent désormais à l’Ouest et au Nord. Vaud (UDC Guy Parmelin). Neuchâtel (libéral-radical Didier Burkhalter). Fribourg (socialiste Alain Berset). Berne (socialiste Simonetta Sommaruga, libéral-radical Johann Schneider-Ammann). Argovie (PDC Doris Leuthard). Zurich (UDC Ueli Maurer). Pire ! Avec Eveline Widmer-Schlumpf, le Conseil fédéral perd une figure fascinante. Doris Leuthard et Simonetta Sommaruga seront seules femmes. Pour les successions, on s’inquiète.
Il n’empêche. Un Conseil fédéral « plus à droite » se met en place. Les libéraux-radicaux Burkhalter et Schneider-Ammann y arbitreront entre deux socialistes (Sommaruga, Berset), une PDC (Leuthard) et deux UDC (Maurer, Parmelin). Burkhalter est taillé pour le rôle. Mieux que le Conseil national (dominé par les « droites »), le Conseil des Etats (plus « centriste ») peut y aider. Anodin, un UDC (Guy Parmelin) à la place d’une PBD (Eveline Widmer-Schlumpf) ? Voire.