Les tensions entre l’Ukraine et la Russie sauveront-elles, le 18 mai, le projet d’achat par la Suisse d’avions de combat Gripen?
Pour le Conseiller fédéral UDC Ueli Maurer, chef de la Défense, le combat s’annonce serré. De premiers sondages sont plutôt négatifs pour les avions suédois. Pour les faire accepter, il reste du travail
C’est vrai: les votes populaires tournent souvent à l’avantage de l’armée. En théorie, la fin de la guerre froide joue en faveur des «pacifistes» (1989: chute du mur de Berlin). Cela se vérifie peu. Au début, les initiatives «pacifistes» sont rejetées sur des scores modérés, mais elles sont rejetées. Voyez celles contre l’armée (1989: 64,4% de non), contre des avions de combat (1993: 57,2% de non), contre des places d’armes (1993: 55,3% de non), pour une redistribution des dépenses aux dépens de l’armée (2000: 62,4% de non). Puis, l’intensité du refus augmente. Prenez la deuxième initiative contre l’armée (2001: 78,1% de non), l’abrogation du service militaire obligatoire (2013: 73,2% de non). Soyons juste: Gouvernement et Parlement, dans le même temps, réduisent la taille de la force militaire (Armée 95, Armée XXI, etc). Cela compense.
Alors? L’effet «après-guerre froide» s’affaiblit-il? Car des «guerres chaudes» s’allument – comme dans l’ex-Yougoslavie des années 1990. Les guerres d’Irak, d’Afghanistan ou des «printemps arabes» (Libye, Syrie), plus lointaines, ajoutent de l’incertitude. Avec les tensions Ukraine-Russie, le danger se rapproche à nouveau. La Russie de Vladimir Poutine – semi-autoritaire, selon certains – change la dimension. Pour les Gripen d’Ueli Maurer, c’est peut-être un signe.