Match des langues: Berset et Chassot poussent, Eymann freine, Aebischer parle.

 

Match langues nationales contre anglais ! Le Conseil fédéral fonce. Il soumet à consultation trois variantes de lois. Toutes généralisent l’enseignement d’une 2e langue nationale dès l’école primaire. Des cantons alémaniques de Suisse centrale et orientale, Thurgovie en tête, veulent le repousser à l’école secondaire au profit de l’anglais. Plus largement, le Gouvernement presse les cantons d’appliquer leur propre projet – confirmé en 2004, 2007 et 2014 (Concordat HarmoS compris). Les Fribourgeois Alain Berset, Conseiller fédéral socialiste, et Isabelle Chassot, Office de la Culture, ex-Conférence des directeurs de l’Instruction publique, PDC, poussent. Le Bâlois Christoph Eymann, actuel président de la Conférence, libéral, freine. Suspense.

 

Ont-ils le droit d’intervenir, Berset, Chassot et l’Etat fédéral ? La Constitution le donne si les cantons sont en désaccord (85,6% de oui en 2006). Mais il y a des résistances. En Suisse alémanique centrale et orientale, hors de la frontière des langues, l’intérêt pour d’autres langues nationales fléchit. En Suisse romande et ailleurs, il se maintient mieux. Mais, presque partout, le prestige de l’anglais mondialisé augmente. Patrick Aebischer – autre Fribourgeois, président sortant de l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) – mettrait l’anglais en premier. Troublant ?

 

Courent-ils à l’échec, Berset, Chassot et l’Etat fédéral ? Un vote populaire pourrait être serré. Malaise : les quatre langues nationales suisses ne sont pas traitées à égalité. Romanche et italien sont quasi-oubliés. La lutte triangulaire entre français, allemand et anglais mondialisé prend presque toute la place. Gênant ?