Vive Didier Burkhalter! Presque tout le monde est aux pieds du Président et Chef des Affaires étrangères. Son pilotage de l’Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe en plein choc Ukraine-Russie vaut au Neuchâtelois des éloges
Certains voient dans sa qualité de Romand l’une des raisons de son succès. Le compliment s’étend à son collègue fribourgeois et Chef de l’Intérieur Alain Berset («NZZ am Sonntag» du 11 mai). Etonnant?
Alors? Etre de langue française serait-il un atout-maître? Au début, c’est peu visible. Car les Affaires étrangères changent vite de mains. 1917! En pleine guerre, le Saint-Gallois Arthur Hoffmann appuie imprudemment une paix séparée entre Allemagne et Russie. Les Alliés se fâchent. Hoffmann part. Jusqu’en 1961, les Affaires étrangères deviennent latines. Voyez Ador (Genève), Calonder (le seul Romanche), Motta (Tessin), Pilet-Gollaz (Vaud), Petitpierre (Neuchâtel). Dès 1969, suivront Graber, Aubert et Felber (Neuchâtel), Cotti (Tessin), Deiss (Fribourg), Micheline Calmy-Rey (Genève), enfin Burkhalter. Même les maladresses attribuées à Pilet-Golaz pendant la deuxième guerre ne cassent pas cette «préférence latine». Curieux?
Seuls s’intercalent donc les Alémaniques Wahlen (1961-65) et Spühler (1965-69). Le Bernois Wahlen y lance avec Petitpierre l’aide au développement, facilite les négociations France-Algérie, entre au Conseil de l’Europe. Puis, le Zurichois Spühler propose l’adhésion à l’ONU (votée en 2002). Et c’est comme président que le Saint-Gallois Kurt Furgler accueillera avec talent en 1985 à Genève l’Américain Reagan et le Soviétique Gorbatchev. Moments rares, mais forts.