Martin Landolt contre Philipp Müller ! Entre eux, tout annonce un duel serré jusqu’aux élections de 2015. L’équilibre des forces au Conseil fédéral est en jeu. Landolt pilote le Parti bourgeois démocratique (PBD) d’Eveline Widmer-Schlumpf, Müller le Parti libéral-radical (PLR) de Didier Burkhalter et Johann Schneider-Ammann. Pour Landolt, un PLR est de trop. Son siège revient à l’UDC. Pour Müller, le PBD n’a pas droit à une place au Gouvernement («SonntagsZeitung» des 23 juin et 14 juillet). Le ton est donné
Car il y a doute arithmétique pour les deux. Un siège au Conseil fédéral «vaut» en gros 14,2% des voix. Avec 15,1% en 2011, le PLR seul est plus près d’un siège que de deux. Avec 5,4%, il faut au PBD des alliés. Le plus proche est le PDC (12,3%). Avec l’appui des Verts libéraux (5,4% aussi), des Verts historiques (8,4%) et des socialistes (18,7%), ils font élire Eveline Widmer-Schlumpf. D’ailleurs, les socialistes de Simonetta Sommaruga et Alain Berset sont aussi avantagés (deux sièges pour 18,7%). Le PDC de Doris Leuthard est presque en équilibre (un siège pour 12,3%). L’UDC d’Ueli Maurer, enfin, est pénalisée (un seul siège pour 26,6%). Faut-il corriger?
Arithmétiquement, le PBD de Martin Landolt comme le PLR de Philipp Müller sont donc en situation instable. En 2011 déjà, ce débat crépite. Après quelques remous, le Parlement élit les sept Sages sans éviction. Les chocs de 2003 et 2007 ne se répètent pas. Pour 2015? Eveline Widmer-Schlumpf, Didier Burkhalter et Johann Schneider-Ammann – comme leurs collègues – savent que leurs gestes seront soupesés, épluchés.