Doris Leuthard face à Emmanuel Macron ? Le premier tête-à-tête des présidents – annoncé le 3 juillet à Paris – est reporté (« Le Temps » du 27 juin, « Bund » et « Tages-Anzeiger » du 29). Oui, il y a de l’affinité entre ces centristes. En Suisse, la démocrate-chrétienne Doris Leuthard – dans le Conseil fédéral à 7 – pilote entre 2 socialistes (vice-président Alain Berset, Simonetta Sommaruga), 2 libéraux-radicaux (démissionnaire Didier Burkhalter, Johann Schneider-Ammann) et 2 UDC (Ueli Maurer, Guy Parmelin). En France, Macron, fondateur de « La République en marche », fédère des gens de partout. Pour le reste, les deux systèmes diffèrent en tout. Ou presque. Promesse.
Alain Berset face aux retraites ! Le moment « M » est le 24 septembre. C’est l’enjeu le plus ambitieux du socialiste. Ce probable président 2018 a des alliés. Gouvernement et Parlement. Gros du centre-gauche. Minorités de droite (en Suisse romande surtout). Union suisse des paysans. Organisations féminines (ex : Alliance F, Femmes catholiques et protestantes, Paysannes et femmes rurales, Femmes socialistes). Pro Senectute comme sa présidente Eveline Widmer-Schlumpf. Mais l’opposition gronde (ex : UDC, libéraux-radicaux, patrons, minorité romande de gauche). La retraite des femmes à 65 ans, le supplément AVS, la baisse du 2e pilier, les hausses de TVA et de cotisations sont des points sensibles. Brûlant.
Vrai : l’Argovienne Doris Leuthard et le Fribourgeois Alain Berset – têtes d’affiche du Collège à 7 – s’exposent. Environnement, Energie et Transports pour Leuthard. Retraites, Santé et Langues pour Berset. Le Collège à 7 leur doit beaucoup. On retient son souffle.