Qui s’étonne ? Le Parti démocrate-chrétien de Gerhard Pfister préfère le contact avec les socialistes de Christian Levrat ou l’UDC d’Albert Rösti plutôt qu’avec les libéraux-radicaux PLR de Petra Gössi. (« Bund » et « Tages-Anzeiger » du 21 août). La géographie politique suisse s’en trouve-t-elle corrigée ? Oui et non. Car la rivalité entre PDC et PLR est vieille comme la Suisse moderne. « Sonderbund » (1847) et Kulturkampf » (1870) – malgré des rapprochements sur des dossiers concrets – laissent des traces. Et cela se voit.
Vrai : on sait le Zougois Pfister plus proche des thèses UDC que son prédécesseur valaisan – le centriste Christophe Darbellay. Mais Pfister ne renonce pas pour autant à une pratique d’actions communes – notamment sur des sujets sociaux – avec la gauche. Voyez la réforme des retraites du 24 septembre. Le front uni de Pfister, Levrat, Regula Rytz (Verts), Paul Rechsteiner (Union syndicale) et d’autres acteurs offre une image forte. Cela dit, UDC et socialistes sont aux antipodes. Bref, le PDC Pfister annonce une alternance d’alliances très ambitieuse. Courage !
Sûr : le PDC de Pfister se tasse. Avec 11,6% des voix aux élections 2015, il est 4e (UDC 29,4%, socialistes 18,8%, PLR 16,4%). Mais sa capacité d’arbitrage reste appréciable. Son active présence dans un Conseil des Etats plus « centriste » que le Conseil national est un atout de taille. Dans le rude débat sur les retraites, le sénateur PDC lucernois Konrad Graber – possible successeur de Doris Leuthard au Conseil fédéral – est un symbole. A ne pas perdre de vue.