Arrogantes, les candidatures romandes d’Isabelle Moret et de Pierre Maudet au Conseil fédéral ? Ont-ils tort de contester à l’Italophone Ignazio Cassis le siège du Francophone Didier Burkhalter ? Pas sûr. La Vaudoise a le cran de défendre la cause des « mères de jeunes enfants » (comme elle dit), mais aussi des femmes en général. Le Genevois, figure forte dans les cantons, symbolise avec fougue tous ces grands acteurs absents du Parlement fédéral. Et puis, ce siège n’est pas la « propriété » d’une langue. Dans l’après-guerre, il est alémanique (Walther Stampfli), romand (Rodolphe Rubattel, Paul Chaudet), tessinois (Nello Celio), à nouveau romand (Georges-André Chevallaz, Jean-Pascal Delamuraz, Pascal Couchepin, Didier Burkhalter). Chacun a le droit de jouer sa chance. Non ?
Cela dit, ce Parlement applique pour les 116 premiers Conseillers fédéraux une rigoureuse politique des « quotas » de langues. Entre 73 Alémaniques, 35 Romands, 7 Tessinois et l’unique Romanche (Felix Calonder), la répartition est quasi-proportionnelle. L’article 175 de la Constitution est presque appliqué à la lettre. On en est loin pour d’autres éventuels « quotas » (femmes-hommes, entre cantons, présence ou non au Parlement, etc). Du coup, après 18 ans d’absence, la Suisse italienne d’Ignazio Cassis a de bonnes cartes. Vrai : ce Parlement est capable de tous les coups de théâtre.
Doris Leuthard ! La présidente 2017 offre les bons offices de la Suisse dans la dangereuse escalade nucléaire entre la Corée du Nord de Kim Jong-Un, les Etats-Unis de Donald Trump et le reste du monde. Oui, il faut tout essayer.