Autriche – « virage à droite » ? Les chrétiens-démocrates (övp) de Sebastian Kurz et l’extrême-droite (fpö) de Heinz-Christian Strache – 1er et 3e forces aux élections – vont-ils gouverner ensemble ? Pour l’Autriche, ce ne serait pas nouveau. Pour la Suisse, non plus. Le fpö de Strache et l’UDC de Christoph Blocher drainent en partie les mêmes troupes. Or, l’UDC blochérienne entre au Conseil fédéral dès 2003 (Blocher, Maurer, le plus modéré Parmelin), l’UDC pré-blochérienne dès 1929. Mais les sociaux-démocrates du Chancelier autrichien Christian Kern ne sont pas encore hors-jeu. Attention !
Espagne, Catalogne – bons offices suisses ? Le chef indépendantiste catalan Carles Puigdemont souhaite une médiation helvétique pour un dialogue (« Blick », 16 octobre). Au Département fédéral de Didier Burkhalter, on est prêt. Affaire délicate. Car le pouvoir central espagnol de Mariano Rajoy oppose un ferme refus à toute velléité d’indépendance. La Suisse de Burkhalter doit donc agir en finesse. Incidemment, l’Espagne de 2017 se montre plus intransigeante que le Canada de 1980 et 1995 (référendums au Québec) ou que la Grande-Bretagne de 2014 (référendum en Ecosse). Casse-tête ?
Toute l’Union européenne en est chahutée. Le « virage à droite » de l’Autriche évoque certains Etats voisins (Hongrie, Pologne, etc). Quant au risque de sécession Espagne-Catalogne, il connaît peu de précédents dans l’Union (1993 : scission entre République tchèque et Slovaquie ; 2004 : adhésion des deux à l’Union). Pour la Suisse, dont l’Union est le plus grand partenaire, le défi est immense.