John Dupraz combat les bombes à sous-munitions. Un traité international vient au secours

10.06.2008

John Dupraz – ancien Conseiller national genevois – peine à imposer au Parlement suisse son projet interdisant les « bombes à sous-munitions ». Ces engins peuvent être disséminés sur une grande surface. Ceux n’ayant pas explosé y causent aussi de gros dégâts au moindre contact. Si le Conseil national dit « oui » à l’interdiction (par deux fois déjà), le Conseil des Etats répond « non ». Le dossier revient devant la Chambre des cantons. La résistance y reste vive. Des sénateurs craignent qu’une interdiction totale affaiblisse la capacité de défense de la Suisse et sa position dans le cadre de négociations internationales. Le projet Dupraz est conçu en collaboration avec « Handicap International »

Eh bien, un groupe de 111 Etats vient de conclure à Dublin une convention bannissant cette arme dévastatrice. La Suisse y fut réservée. Des divergences opposeraient les Affaires étrangères de Micheline Calmy-Rey (plutôt pour la convention) à la Défense de Samuel Schmid (plutôt contre). Cette convention tolère des exceptions. Aspect négatif : de grands producteurs de bombes à sous-munitions – comme les Etats-Unis, la Russie, la Chine ou Israël – boudent.

Cette convention sauvera-t-elle le projet Dupraz ? Dans le meilleur des cas, elle pourrait donner de nouvelles impulsions à l’idée d’interdiction. John Dupraz – Conseiller national radical de 1995 à 2007 – fut aussi l’un des promoteurs de l’interdiction des mines anti-personnel. Même après son retrait du Parlement, l’empreinte de ce Genevois y reste forte.