Dur, le combat social en Suisse ! Voyez l’égalité des salaires femmes-hommes. Le Conseil des Etats renvoie en commission la réforme « douce » portée par la socialiste Simonetta Sommaruga et le Conseil fédéral (25 à 19). Les entreprises de 50 personnes devraient y vérifier l’égalité tous les 4 ans. Prenez le congé-paternité. Le Gouvernement, ou sa majorité « de droite », refuse l’initiative de « Travail.Suisse » et d’autres acteurs. Mais l’UDC Ueli Maurer, chef des Finances, s’y rallierait dans une nouvelle version de la fiscalité des entreprises. Visez l’assurance soins dentaires. Le prochain vote du Pays de Vaud pourrait donner des idées ailleurs. La lutte, toujours.
En Suisse, pour le combat social, c’est souvent comme ça. L’AVS s’impose en 1947 après un long suspense. Détail piquant, Walther Stampfli, Conseiller fédéral radical, est aux commandes. L’assurance invalidité suit en 1959. Un Sage PDC, Philipp Etter, est au pupitre. L’assurance chômage, en 1976-1982, émerge plus vite. La crise y pousse. Des radicaux comme Jean-Pierre Bonny (grand commis), Ernst Brugger et Fritz Honegger (Conseillers fédéraux) travaillent. En 2004, après un demi-siècle de bagarres, le congé-maternité triomphe. Grâce à un radical (Pierre Triponez), une socialiste (Jacqueline Fehr), une PDC (Thérèse Meyer) et une UDC-PBD (Ursula Haller). Mieux vaut ne pas lâcher prise.
La promotion de la bicyclette serait-elle moins rude ? Pourtant « de droite » depuis 2015, le Conseil national vote un contreprojet « doux » à une initiative (120 à 67). C’est le combat – primordial, lui aussi – pour l’environnement. On ne boudera pas.