Faut-il rendre publiques les séances du Conseil fédéral ? Christoph Blocher – figure dominante de l’UDC, ex-membre du Gouvernement – relance l’idée. C’est en pleine assemblée de son parti à Rothenthurm (Schwyz). Comme cela, on saurait comment votent les sept membres du Collège. Ueli Maurer, actuel Conseiller fédéral UDC, dit oui (RTS, 26 octobre). Les polémiques sur l’application des initiatives UDC ravivent le débat. Cela promet
Aujourd’hui, les séances du Conseil fédéral sont secrètes. Le détail des votes n’est pas publié. Seules les décisions du Collège le sont. Face à l’extérieur, chaque membre du Collège les défend. Selon ses partisans, le secret facilite la décision. Dans la réalité, certains votes divergents percent. Dans les années 1970, un cas célèbre touche la libéralisation de l’avortement. Le PDC Kurt Furgler, chef de Justice et Police, ne peut se rallier à une proposition du Collège pour motifs de conscience. Le radical Ernst Brugger, patron de l’Economie, le remplacera devant le Parlement. Rare.
Il y a des « fuites ». En 1992, la décision du Conseil fédéral à 4 contre 3 de demander l’ouverture de négociations d’adhésion à l’Union européenne en fait partie (auraient voté « oui » : le radical Jean-Pascal Delamuraz, le socialiste René Felber, le PDC Flavio Cotti et l’UDC Adolf Ogi ; auraient voté « non » : le radical Kaspar Villiger, le socialiste Otto Stich et le PDC Arnold Koller). Cette demande, gelée, ne sera pas retirée. Cela dit, la révélation de divergences entre Conseillers fédéraux ne fait pas l’objet de confirmation officielle. Tout assouplissement de la règle se heurtera à un refus. A vérifier ?
Christoph Blocher (ex-Conseiller fédéral UDC) et Ueli Maurer (actuel Conseiller fédéral UDC). Photos © Wikipédia, Swiss Government