Filippo Lombardi! Le nouveau chef du groupe démocrate-chrétien des Chambres fédérales, c’est lui. Aucun concurrent ne lui fait barrage. Conseiller aux Etats tessinois dès 1999, président remarqué de la Chambre des cantons en 2012-2013, homme de médias extraverti, Lombardi devient l’un des politiciens les plus influents de la scène fédérale. Il succède au Fribourgeois Urs Schwaller.
Avec Filippo Lombardi, où va le PDC ? Il devrait poursuivre sa concertation avec d’autres partis «du milieu» («SonntagsBlick» et «SonntagsZeitung» du 19 janvier). La priorité va au Parti bourgeois démocratique (PBD). Lombardi envisage un groupe parlementaire commun, moins une fusion. Aujourd’hui, ils occupent deux sièges du Conseil fédéral (la PDC Doris Leuthard et la PBD Eveline Widmer-Schlumpf). En plus, le PDC fait groupe commun avec les Evangéliques. Un temps, ce groupe incluait aussi les Verts libéraux.
Et les libéraux-radicaux? Lombardi les compte parmi les partis «du milieu». Mais leur président Philipp Müller aime peu le PBD et sa ministre. Pour 2015, il approuve de larges alliances avec l’UDC de Christoph Blocher. Du coup, Lombardi avertit. Ce virage à droite pourrait avoir des effets sur la composition du Conseil fédéral. Avec Didier Burkhalter et Johann Schneider-Ammann, les libéraux-radicaux, selon certains, seraient surreprésentés. Un UDC (Ueli Maurer) et deux socialistes (Simonetta Sommaruga, Alain Berset) complètent le Collège. Bref, avec Lombardi, les scénarios changent peu. Depuis 2007 et 2011, la gauche et le «milieu» (sans les libéraux-radicaux) exercent une fragile domination. Gare à 2015!