Torride ! Telle sera la session d’été 2018 des Chambres fédérales. Le « virage à droite », promis par les élections 2015, pourrait réussir des percées. Les équilibres leur sont favorables. Mais on annonce des résistances, voire des courants contraires. Même la relance de compromis plus « helvétiques » serait dans l’air. Qui s’étonne ?
Ce match gauche-droite est lisible, par exemple, chez la socialiste Simonetta Sommaruga. Projets « femmes » (salaires, place dans les entreprises, violences). Initiative UDC contre les « juges étrangers ». Législation sur les armes (inspirée de l’Union européenne). Contreprojet « multinationales responsables ». Ou chez la PDC Doris Leuthard. Voyez l’initiative des Jeunes Verts contre le mitage du sol. Moins chez le libéral-radical Johann Schneider-Ammann. Mais son libre-échange agricole est malmené en Commission du Conseil national. Plus du tout pour le socialiste Alain Berset (Intérieur) et l’UDC Ueli Maurer (Finances). D’influents Conseillers aux Etats de plusieurs partis veulent coupler financement de l’AVS et fiscalité des entreprises. Neutralisé, le match ?
Bref, le « virage à droite » de 2015 ne gagne pas toujours. Parce que les acteurs « bourgeois » – UDC d’Albert Rösti, libéraux-radicaux de Petra Gössi, PDC de Gerhard Pfister – sont aussi rivaux. Du coup, les socialistes de Christian Levrat et les Verts historiques de Regula Rytz, quoique minoritaires, peuvent en jouer. Que fait le « centre » ? PDC de Pfister et PBD de Martin Landolt perdent dans des cantons. Les Verts libéraux de Jürg Grossen, eux, doivent confirmer leur redressement. Suffiront-ils ?