La justice suisse combat-elle assez fermement la renaissance de l’idéologie nazie? Deux affaires surgissent coup sur coup. L’une touche le «salut hitlérien». Ainsi, le Tribunal fédéral refuse de punir un homme ayant exécuté ce geste nazi sur la prairie du Grütli en 2010. Les réactions sont vives («Le Matin» du 21 mai, «Neue Zürcher Zeitung» du 22 mai). Une autre affaire regarde la «Nuit de cristal» de 1938 en Allemagne. Des synagogues et d’autres édifices sont alors détruits. Parlant de coutumes prêtées aux musulmans, un autre homme écrit sur Twitter en 2012: «Peut-être aurait-on besoin d’une nouvelle «Nuit de Cristal» … cette fois pour les mosquées». Là, le Tribunal de district d’Uster, dans le canton de Zurich, sévira («Tages-Anzeiger» du 20 mai). Contraste
Martine Brunschwig Graf, présidente de la Commission fédérale contre le racisme et ancienne Conseillère nationale libérale, est en alerte. Pour elle, le salut hitlérien reste «inacceptable». Alors? Faut-il renforcer l’article antiraciste du Code pénal? Le peuple suisse le vote en 1994 (par 54,6% de oui). Certains voudraient l’affaiblir. D’autres le protègent. Mais, en 2010, le Conseil fédéral renonce à légiférer davantage sur les symboles racistes (dont le salut hitlérien fait partie). Car son application serait délicate. Statu quo?
Presque au même moment, le Musée Juif de Bruxelles fait l’objet d’un attentat meurtrier. Plusieurs personnes y trouvent la mort. Avec d’autres incidents, la preuve est faite que la menace antisémite et néo-nazie en Europe n’est pas vaincue. Doit-on durcir le ton? Et comment? Ce débat est relancé.