Eveline Widmer-Schlumpf – présidente de la Confédération et ministre des finances – pilote une délicate «stratégie de l’argent propre»
La Grisonne veut renforcer le devoir de vérification par les banques de la déclaration au fisc de montants étrangers. Il complèterait la révision de conventions de double imposition (qui rapprochent fraude et soustraction fiscales) et les accords pour l’imposition à la source (avec la Grande-Bretagne et l’Allemagne, par ex.). Le but est de calmer les relations tendues entre la Suisse, les Etats-Unis et d’autres acteurs. Des mesures concrètes sont annoncées pour septembre.
Réactions mélangées. Michel Dérobert (Association des banquiers privés) paraît plus réservé que Patrick Odier (Association suisse des banquiers). La vérification des déclarations au fisc et le danger de voir la Suisse faire cavalier seul sont des points de friction. Chez les partis, l’UDC s’oppose, libéraux-radicaux, PDC et socialistes – avec des accents divers – se rallient. Cela devrait faciliter l’appui socialiste à la révision de la convention de double-imposition avec les Etats-Unis.
Pour Eveline Widmer-Schlumpf, cette présidence est rude. Dans l’affaire des transactions de l’ex-président de la Banque nationale suisse Philipp Hildebrand, certains lui reprochent de trop le soutenir. Des informations importantes, il est vrai, lui parviennent tard. Puis, elle présente des comptes fédéraux positifs. Aujourd’hui, sa «stratégie de l’argent propre» se défend. Ce bras de fer peut durer. Eveline Widmer-Schlumpf – ex-UDC, unique Conseillère fédérale du Parti bourgeois démocratique (PBD) – tient bon.