Moutier – on annule. Arbitre – Sommaruga ou qui? Berne-Jura – on prolonge.

Moutier – à refaire ? Le transfert de Moutier de Berne au Jura, voté le 18 juin 2017 par 51,7% des voix, est annulé. Stéphanie Niederhauser, préfète du Jura bernois, accepte 6 recours du 7. L’attitude partisane de la Mairie de Moutier, à majorité pro-Jura, est citée. En face, Marcel Winistoerfer, maire de Moutier, et Pierre-André Comte, chef autonomiste, sont fâchés. Des recours sont évoqués – au Tribunal administratif bernois, au Tribunal fédéral. Le vote de 2017, dira la Conseillère fédérale Simonetta Sommaruga, fut le plus surveillé. Alors ? Revoter ?

 

Ce qui gêne ? C’est que l’annulation vient de la Berne cantonale. Soit de l’une des parties. Décision sur un sujet aussi sensible – même en première instance – devrait être prise par un acteur au-dessus de la mêlée. Comme la Berne fédérale de Simonetta Sommaruga. Le Tribunal fédéral, il est vrai, pourrait avoir le dernier mot.

 

Fâcheux ? Vrai : la question Berne-Jura est riche en prolongations. Pour certains, la décision du Congrès de Vienne de 1815 d’attribuer le Jura au canton de Berne en serait le point de départ. L’intégration, celle du Nord plus que celle du Sud, se fait mal. La différence avec Valais, Neuchâtel et Genève, autres nouveaux de 1815, est saisissante. Font aussi mieux les bilingues Fribourg et Valais (encore), les trilingues Grisons. Bref, en 1947, le début « officiel » de la question n’est pas une totale surprise. Il y aura des coups de théâtre. Canton du Jura : 1959 (majorité contre) contraste avec 1974-1975 (majorité pour). Laufonnais : 1983 (favorable à Berne) contraste avec 1989 (favorable à Bâle-Campagne). Moutier – l’histoire se répète ?