La réforme de l’AVS et de la prévoyance vieillesse – pilotée par le Conseiller fédéral socialiste Alain Berset – a peut-être une chance (sondage Isopublic / SonntagsBlick du 23 juin)
Le principe d’une réforme est largement accepté (72% de oui contre 24% de non). Même l’augmentation de l’âge de la retraite de 64 à 65 ans pour les femmes ferait un triomphe (75% de oui contre 23% de non). Elle trouverait une majorité chez les hommes (90%), mais aussi chez les femmes (61%). Etonnant?
Attention! D’autres chapitres sensibles font l’objet d’approbations serrées. C’est la hausse de 2% de la TVA (49% de oui contre 46% de non) ou la baisse du taux de conversion de la prévoyance professionnelle de 6,8% à 6% (51% contre 41%). La perspective de rentes plus faibles, elle, est rejetée (seuls 8% disent oui). D’autres propositions suscitent des réactions contrastées. L’augmentation des cotisations sur les salaires suggérée par l’Union suisse des arts et métiers (USAM) est faiblement appuyée (50% de oui contre 46% de non). L’impôt sur les successions soutenu par les syndicats serait refusé (42% de oui contre 52% de non).
Au total, l’accueil fait à la réforme d’Alain Berset est plus positif que redouté. Mais l’appui est fragile. Les majorités sont souvent étroites. Elles peuvent donc se défaire. La question des financements, comme souvent, sera cruciale. La 10e révision de l’AVS – acceptée en 1995 – est le dernier grand succès du genre. Nous sommes alors au temps de la Genevoise Ruth Dreifuss (socialiste comme le Fribourgeois Alain Berset). Depuis, on lutte.