Est-il en danger, Johann Schneider-Ammann? Le Conseiller fédéral libéral-radical – chef de l’Economie, de la Formation et de la Recherche – affronte de mauvais signaux. Une plainte pénale pour corruption frappe son Secrétariat à l’Economie (SECO).
Le fisc bernois enquête sur une évasion fiscale vers Jersey dans les années 1996-2009 par le groupe industriel Ammann de Langenthal – dont Schneider-Ammann fut le grand patron. Lui devient Conseiller fédéral à partir de 2010. Son avenir est peut-être en jeu
Le mieux, pour Johann Schneider-Ammann, serait qu’il soit personnellement blanchi. Car les élections de 2015 seront délicates. La double présence au Gouvernement des libéraux-radicaux fait débat (ils ont 15,1% de voix en 2011). Or, le Bernois paraît plus fragile que le Neuchâtelois Didier Burkhalter. L’idée d’attribuer son siège à l’UDC revient. Albert Rösti, Conseiller national bernois, est évoqué («SonntagsBlick» du 2 février). Aujourd’hui, Ueli Maurer est seul UDC à l’Exécutif (pour 26,6%). Les partis «du milieu», eux, ont deux mandats: la PDC Doris Leuthard et la PBD Eveline Widmer-Schlumpf (leurs partis font 12,3% et 5,4%). Du coup, le scénario d’une éviction de Widmer-Schlumpf semble s’éloigner. Enfin, les socialistes Simonetta Sommaruga et Alain Berset complètent le septuor (avec 18,7% de voix pour le parti). Mais rien n’est sûr.
Attention! Johann Schneider-Ammann n’est pas seul. Comme ex-patron de l’industrie des machines, il dispose d’appuis à droite, au centre, mais aussi à gauche. Son bilan n’est pas sans intérêt (ex: accord Suisse-Chine, politique agricole). A suivre de près.