Moutier, Berne ou Jura – relance ? Le camp pro-Jura renonce à recourir au Tribunal fédéral et préfère un nouveau vote populaire. Ce camp est majoritaire à Moutier – cité bernoise – depuis la fin du XXe siècle. En 2013, Moutier approuve un projet de nouveau canton réunissant canton du Jura et Jura bernois (à 55%). Le 18 juin 2017, Moutier accepte son rattachement au canton du Jura (à 51,7%, pour 137 voix). Mais, tour à tour, la Préfecture du Jura bernois et le Tribunal administratif bernois annulent ce vote. Des irrégularités sont évoquées. Transferts suspects de domiciles. Attitudes des autorités de Moutier. Vote annulé, donc.
La scission Berne-Jura est une rareté. En 1815, le Congrès de Vienne attribue l’Ancien-Evêché de Bâle au canton de Berne. Cela se passe moins bien avec le Nord qu’avec le Sud. En 1959, une majorité refuse un nouveau canton. En 1974-1975, elle accepte. Le Sud reste bernois (Moutier comprise). En 1978, un vote fédéral confirme. En 1979, le canton du Jura entre en souveraineté. En 1996, Vellerat lui est rattachée. Il faut remonter haut pour trouver événements de cette force. En 1803 (Napoléon, Acte de Médiation), Saint-Gall, Grisons, Argovie, Thurgovie, Tessin et Vaud adhèrent à la Confédération. En 1815 (Congrès de Vienne encore), Valais, Neuchâtel et Genève les rejoignent. En 1833, Bâle-Ville et Bâle-Campagne se séparent. Dur.
A quand un nouveau vote ? La Conférence tripartite entre Confédération, Berne et Jura aura son mot à dire. C’est la PLR saint-galloise Karin Keller-Sutter – succédant à la PSS bernoise Simonetta Sommaruga – qui s’y met. On marche sur des œufs.