Suisse-France : le nouveau Gouvernement français de Manuel Valls annonce-t-il une éclaircie ? L’arrivée à l’Economie d’Emmanuel Macron – « libéral de gauche » – est-elle prometteuse. La promotion de Najat Vallaud-Belkacem à l’Education ou de Fleur Pellerin à la Culture fournit-elle un signe ? Sûr : le départ d’Arnaud Montebourg, souvent perçu comme anti-Suisse, suscite ici peu de regrets
Car les relations Suisse-France grincent. Voyez ce conflit frappant l’aéroport binational de Bâle-Mulhouse. Le pouvoir de François Hollande veut imposer sa fiscalité (plus lourde) à la partie suisse. Ce serait contraire à une convention de 1949. Côté suisse, on en craint une fuite des investisseurs. Or, les compagnies à bas coûts sont très intéressées. En plus, c’est surtout la clientèle suisse qui ferait vivre l’aéroport. Par ailleurs, la participation helvétique à sa jonction ferroviaire serait menacée. Des élus alsaciens sont en alerte. Un recours à la Cour internationale de Justice est évoqué. La Suisse de Didier Burkhalter suggère un compromis. Issue incertaine.
Cette affaire Bâle-Mulhouse confirme la détérioration du lien Suisse-France. D’autres péripéties la précèdent (ex : refus par le Parlement suisse d’une nouvelle convention sur les successions, acceptation le 9 février de l’initiative « contre l’immigration de masse »). Pourtant, de récentes visites de ministres français – Pierre Moscovici, Michel Sapin – se passent plutôt bien. Alors ? Cette tension est-elle plus grave que celles constatées avec d’autres acteurs importants – comme les Etats-Unis, l’Italie ou même l’Allemagne ? Le pire, il est vrai, n’est pas toujours sûr.