Y a-t-il des cantons suisses plus ouverts que d’autres sur le monde? Forment-ils des fronts durables? Les Romands y sont-ils souvent? Pour ces cantons, l’acceptation ce 9 février 2014 de l’initiative UDC «contre l’immigration de masse» est un revers. Ils sont huit et demi. Zurich, Zoug et Bâle-Ville y rejoignent les Romands Fribourg, Vaud, Valais, Neuchâtel, Genève et Jura. Ce revers est proche de celui de 1992 sur l’Espace économique européen (où Bâle-Campagne remplace Zurich et Zoug). Ces votes sont serrés. Il y a des échecs plus larges. Voyez l’acceptation des initiatives UDC contre les minarets (en 2009) et les étrangers criminels (en 2010). Le front de l’ouverture s’y fissure davantage. En revanche, il se raffermit en faveur de plusieurs accords européens. Ce front a donc des bas et des hauts
Le contraste est piquant pour les grandes organisations internationales. 2002: la Suisse adhère à l’ONU (à 12 cantons sur 23). Joseph Deiss se bat. Les cantons de l’ouverture sont les Alémaniques Zurich, Berne, Lucerne, Zoug, Soleure et Bâle (Ville et Campagne), les Romands Fribourg, Vaud, Valais, Neuchâtel, Genève et Jura. 1920: la Suisse adhère à la Société des Nations (à 11,5 cantons sur 22, avant le Jura). Les Romands l’acceptent – avec Berne (où le Jura influence le vote) et Lucerne. Leurs alliés – Unterwald, Appenzell Rhodes Extérieures, Grisons, Thurgovie et Tessin – sont différents. Giuseppe Motta est au front. C’est un autre monde.
Bref, en 82 ans, le front de l’ouverture se transforme. Entre-deux, l’ONU subit un premier échec (en 1986). Puis, le FMI et à la Banque mondiale l’emportent (en 1992). L’ouverture aura presque tout vu.
Giuseppe Motta, ancien conseiller fédéral (1911-1940) sur Wikipedia
Joseph Deiss, ancien conseiller fédéral (1999-2006) sur Wikipedia