Conflit Ukraine-Russie: la Suisse se coupe en deux. Le Conseil fédéral s’opposerait à la reprise de sanctions de l’Union européenne et des Etats-Unis contre la Russie. Johann Schneider-Ammann, ministre libéral-radical de l’Economie, l’affirme. On pourrait en redouter des effets nuisibles comme la hausse du prix de l’énergie. En revanche, tout sera fait pour empêcher le contournement de ces sanctions («Schweiz am Sonntag» du 3 août). Mais, en face, l’organisation patronale «economiesuisse» donne son feu vert aux sanctions («SonntagsZeitung» du 3 août). Piquant: l’ex-patron Schneider-Ammann en fut naguère le vice-président
Tout cela laisse une marge à son collègue libéral-radical Didier Burkhalter – tout à la fois Président de la Confédération et de l’Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE). La reprise de sanctions européennes et américaines pourrait perturber sa mission médiatrice. Et si la coresponsabilité de la Russie dans la chute de l’avion malaisien en Ukraine était prouvée? Johann Schneider-Ammann l’admet: cela pourrait changer la donne.
Que fera le Conseil fédéral? 75% des Suisses le voudraient «percutant» (sondage GFS de mai, «SonntagsZeitung» du 3 août). Mais des sanctions contre la Russie s’y prêtent-elles ? En même temps, 75% de ces mêmes Suisses seraient satisfaits du système politique d’ici (63% «plutôt satisfaits», 12% «très satisfaits»). En plus, 76% prôneraient l’établissement de solutions par des compromis. Bref, Didier Burkhalter, Johann Schneider-Ammann et leurs collègues ont le choix des moyens.