08.11.2007
Robert Cramer – premier élu vert au Conseil des Etats – tente un pari. Il entend mener de front son double mandat de sénateur et de membre du Gouvernement genevois. Naguère, ces doubles mandats étaient courants. Pour les cantons, il est avantageux d’avoir un accès direct au pouvoir central. Mais, avec l’augmentation du volume de travail, il devient difficile de « tenir » pareille charge. Celles et ceux qui s’y risquent finissent souvent par lâcher l’une des deux fonctions. Robert Cramer – élu au Conseil d’Etat genevois en 1997 – en est à sa troisième période gouvernementale. Elle s’achève en 2009. Ce pourrait être le moment « M »
Cette montée de Robert Cramer au Conseil des Etats marque une nouvelle étape dans la conquête par les Verts du pouvoir fédéral. Au Conseil national, le Vaudois Daniel Brélaz ouvre la voie en 1979. Plus tard, il devient membre de l’exécutif, puis l’omniprésent syndic de la Ville de Lausanne. Après une longue absence fédérale, il vient d’être réélu au Conseil national. Comme Cramer, Brélaz devra affronter la gestion conjointe de deux mandats particulièrement astreignants.
Dans plusieurs partis, on déteste le cumul des mandats. On y craint que le politicien – ou la politicienne – n’assume plus correctement l’une ou l’autre des tâches, voire les deux. Il y faut une organisation méticuleuse du temps de travail. Robert Cramer, par exemple, abandonnera le pilotage de certains dossiers à ses collègues du Conseil d’Etat genevois. Si ça marche, ce peut être un plus. Jamais Confédération et cantons n’ont été plus interdépendants. Robert Cramer comme Daniel Brélaz – que certains verraient au Conseil fédéral – se lancent à eux-mêmes un défi stimulant.