Roland Nef, chef de l’armée, est victime d’une drôle de collision

20.07.2008

Roland Nef, nouveau chef de l’armée, passe par un rude moment. Les circonstances de sa nomination par le Conseil fédéral en 2007 font l’objet de vives controverses. Vie privée et intérêts publics y entrent en collision. Ainsi, le Conseiller fédéral Samuel Schmid – patron de la Défense – n’aurait pas informé ses collègues du Gouvernement que Roland Nef faisait l’objet d’une plainte pour harcèlement de la part d’une ex-compagne. Le futur chef de l’armée se serait même laisser aller à des agissements odieux. Entre-temps, la querelle se serait conclue par un règlement entre les deux ex-partenaires

Affaire purement privée ? Affaire également publique ? Les Suisses semblent encore hésiter. Mais, déjà, la commission de politique de sécurité du Conseil national décide, en pleines vacances, de se réunir très bientôt. Quant au Conseil fédéral, responsable de la nomination du chef de l’armée, sa prochaine séance officielle est prévue pour le 20 août. Mais il peut délibérer avant « au cas où ».

Les débuts de Roland Nef comme chef de l’armée étaient jugés prometteurs. Ses déclarations sur la garde armée ou l’entreposage de l’arme militaire à la maison semblaient de bonne venue. Même sa réaction après l’accident de bateau sur la rivière Kander dans l’Oberland bernois – qui fera cinq victimes – paraîtra adéquate. Le chef de l’aviation Walter Knutti, pour divers motifs, perdra sa place. Maintenant, le vent semble tourner. Après Christophe Keckeis, Nef n’est que le deuxième chef de l’armée unique en temps de paix. Pour la Suisse, cette fonction est encore très neuve. Roland Nef y trébuche de manière inattendue.