29.05.2008
Michael Reiterer – premier ambassadeur de l’Union européenne (UE) en Suisse – prend une place unique en politique helvétique. Aucun autre représentant d’une puissance étrangère ou d’une organisation internationale ne manifeste pareille « présence ». Diplomate de formation, cet Autrichien le fait sans éclat de voix. Mais cela ne l’empêche pas de parler clair
On le vérifie avec l’intense débat mené aux Chambres fédérales sur la prolongation de la libre-circulation des personnes avec les 25 premiers Etats de l’Union et son extension à la Bulgarie et à la Roumanie. Alors que le Conseil des Etats mise sur un projet unique, le Conseil national – comme le Gouvernement fédéral – préfère le couper en deux (prolongation pour les 25, d’une part, extension à la Bulgarie et à la Roumanie, d’autre part). Dans les deux cas, le peuple suisse aura le dernier mot – en 2009 sans doute. C’est le scrutin sur la Bulgarie et la Roumanie qui suscite le plus de soucis. Les milieux anti-européens et anti-immigrés, Union démocratique du centre (UDC) en tête, y dénoncent le péril d’une invasion de roms, voire de bandes criminelles. Ce volet est donc le plus menacé. Reste à savoir quelle est la formule – un vote ou deux votes – à la fois la plus « honnête » et la plus « efficace ».
Eh bien, Michael Reiterer refuse d’en faire une question centrale. Mais il rappelle qu’il n’y a qu’une libre-circulation des personnes avec l’Union européenne, et que cette Union compte désormais 27 Etats, Bulgarie et Roumanie comprises. La manière d’arriver à cette libre-circulation importe peu au très pragmatique Michael Reiterer. Une façon discrète et ferme de mettre les Helvètes en garde.